La vidéoprotection publique fait débat

Récemment, nous vous avions partagé un article sur les changements des formalités demandés par la CNIL concernant la vidéosurveillance dans les lieux publics. Nous revenons quelques mois plus tard avec un nouvel article ! En effet, depuis peu, un nouveau sujet inquiète la CNIL, : la législation concernant les nouvelles captations d’images !

Qu’appelle-t-on les nouvelles captations d’images ? Ce sont les caméras embarquées (sur les drones, avions…), les caméras piétons portées par les policiers et les pompiers par exemple ou les mécanismes de reconnaissances faciales.

Pourquoi inquiètent-elles la CNIL ?

Ces nouvelles formes de vidéosurveillance inquiète la CNIL notamment vis-à-vis du lien avec le Big Data. Par exemple, la reconnaissance faciale (y compris la reconnaissance d’un individu) incluant l’utilisation des données biométriques. L’exploitation de ses dernières est synonyme d’exploitation de données personnelles mais aussi de restriction de la liberté d’aller et venir anonymement. La CNIL souhaiterait donc un encadrement adapté à ces évolutions.

Sur les réseaux sociaux, on lit beaucoup d’internautes pensant que cette constante augmentation de caméras de vidéosurveillance accentue le sentiment de sécurité renforcée voir intrusive ; la CNIL s’en inquiète donc.

La CNIL juge le droit incomplet et en conséquence, elle demande au secrétaire général une “traduction juridique” en “modifiant la loi et les décrets” car selon elle, la juridiction actuelle ne correspond pas à toute ses techniques et usages nouveaux.

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L’affaire Reporty, un déclencheur d’alarme ?

Si vous vous intéressez un minimum au numérique, vous en avez sûrement entendu parler dans les médias de l’affaire Reporty.

Tout d’abord qu’est ce que l’affaire Reporty ? Nous avions déjà écrit un article à ce sujet.

Reporty est une application testée par la ville de Nice qui avait pour but de dénoncer des petites incivilités comme des agressions. Ces dénonciations étaient faites par des particuliers qui filmaient… avec leur smartphone ! Simple et rapide, direz-vous ?

Sauf que ce test n’a pas pu être concluant pour deux raisons :

  • Le flou juridique concernant l’utilisation des téléphones à des fins de vidéoprotection par des particuliers,
  • La potentiel mise en danger de la personne qui filme.

Le maire de Nice a défini la CNIL comme “un frein dans le développement de nouveaux moyens de lutte contre le terrorisme “ et lui reprochait de ne “pas vivre avec son temps”. La CNIL souhaite donc ouvrir un débat public concernant la mise à jour de la  juridiction pour clarifier les utilisations de la vidéosurveillance dans une optique de prévention, de sécurité et non pas de répression à l’ordre public. Ce sont non seulement des questions juridiques mais aussi des questions de société. Comment utiliser la vidéosurveillance dans le cadre de la sécurité publique ? Comment rester dans l’optique de prévention et non de répression des libertés des citoyens ? Quel est le juste équilibre entre le devoir de sécurisation de l’espace public et la préservation de la liberté et des droits des citoyens ?

Et vous, que pensez-vous de cette montée en masse de la vidéosurveillance ? Vous sentez vous plus en sécurité ? Avez-vous un sentiment d’intrusion ? Dites le nous en commentaire !