La vidéosurveillance est de plus en plus courante en France. De nombreuses villes de notre pays comme Nice, Nîmes, Evry ou Feurs (petite commune du département de la Loire) sont désormais équipées d’un système de surveillance dans les espaces publics.

D'après une étude publiée en début d’année par la gazette, la mise en place des systèmes de vidéosurveillance dans les 50 villes les plus peuplées en France a été multipliée par 2,4 depuis 2013. Voici le nombre de caméras en 2019 et pour un taux pour 100 000 habitants.

graphique
Nombre de caméras de surveillance en France en 2019 et pour un taux par habitant : Nice est la grande championne !

Le graphique montre les dispositifs de sécurité des 50 des villes les plus peuplées de France. Ne sont prises en compte dans ce classement que les caméras de surveillance de la voie publique/nécessitant une autorisation préfectorale.

Le plan de vidéoprotection lancé en 2008 par Nicolas Sarkozy a été un succès auprès des maires de France. À cet effet, plus de 6 000 communes française sont aujourd’hui équipées de caméras de surveillance, soit quinze fois plus qu'en 2006. Une évolution qui est toujours en pleine croissance, d'autant plus que la terminologie a évolué : on ne parle plus aujourd'hui de vidéosurveillance mais de vidéoprotection, soit un outil ayant pour but de protéger et non plus de réprimer. 

Plus d'un million de caméras sur l’ensemble du territoire

En 2018 en France, on estimait à 60 000 le nombre de caméras de vidéosurveillance sur l’ensemble du territoire. Le nombre de caméras de vidéosurveillance des villes en France a doublé depuis les années 2010 pour cause de délinquance et des menaces terroristes. Depuis les attaques terroristes dans la capitale en 2015, plus de 2 000 caméras ont été ajoutées dans le cadre du plan antiterroriste. Selon les sondages, la majorité des Français sont généralement pour une vidéoprotection dans les espaces publics afin lutter contre la délinquance, et 53,4% des franciliens éprouvent un sentiment d’insécurité, soit plus de la moitié de la population selon une étude publiée par l’Institut Région France en fin d’année 2019. Un rapport des députés Philippe Gosselin et Philippe Latombe estimait en 2023 à 90 000 le nombre de caméras de surveillance de la voie publique installées par la police ou la gendarmerie. Ce chiffre ne prend pas en compte les nombreuses caméras installées dans les commerces, les banques, les parkings, etc. La CNIL estimait en 2012 qu'il y avait au total environ 935 000 caméras actives sur le terrtioire français. Il est donc certain que 12 ans plus tard, ce chiffre est considérablement augmenté.

La vidéosurveillance permet également d'accélérer le temps d'intervention des forces de l'ordre et de résoudre des enquêtes. De nombreux jeunes délinquants sont confondus grâce aux caméras.

mur de caméra

En Île-de-France : le bouclier de sécurité

Le bouclier de sécurité, mis en place à l’échelle de l’ensemble des départements de la région Île-de-France, vise à remédier au sentiment d’insécurité. Lors de son activation en 2016, 18 millions d’euros avaient été délivrés. Il a permis de financer des installations de vidéoprotection, d’équiper les forces de sécurité et aussi de sécuriser des équipements publics, dont les lycées en priorité. Récemment, une enveloppe de 5 millions d'euros a été délivrée à la région Île-de-France dans le but de renforcer la sécurité (commissariats, gendarmeries, transports, gares).

  • Vidéoprotection dans les transports : bus, tramways, RER, métros mais aussi stations de métro, gares RER et gares SNCF,
  • Caméras piétons pour les agents de sécurité - caméras embarquées de type Go Pro - à cause de la hausse considérable des vols et agressions dans les transports en commun cette dernière année,
  • Partenariats avec la gendarmerie pour renforcer la sécurité dans les réseaux de transports (les bus) en Île-de-France deuxième couronne.

Les transports en commun restent les premiers lieux où le sentiment d’insécurité est le plus élevé. Et pour pallier au manque de sécurité enregistré ces dernières années, la gouvernance de la sécurité publique de la région Île-de-France déploie le système de vidéoprotection. « En 2016, aucun RER ne disposait de caméra et aujourd'hui, 100 % du réseau de surface est couvert par la vidéo-protection ». 

Vers une « vidéosurveillance intelligente »

Depuis la crise sanitaire, un certain nombre d’outils technologiques ont été conçus dans le but de gérer l’épidémie. En Europe, où l’encadrement des libertés individuelles est le plus strict, on constate un frein dans le déploiement de ces outils. Il y a notamment un refus des citoyens à utiliser les applications de géolocalisation quand d’autres pays utilisent des QR codes par habitants, évoluant du vert au rouge en passant par le jaune et qui donne lieu de laisser-passer en ville.

Traçage numérique

La France a eu recours au backtracking. L’opérateur Orange, en coopération avec l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médical), ont étudiés les données de géolocalisation émises des smartphones pour analyser la propagation du virus, le respect et l’impact des mesures du confinement. Ainsi sait-on que, suite à l’annonce du confinement, près de 1,2 million de franciliens ont quitté la région entre le 13 et le 20 mars et que la population dans l’Yonne et l’Orne a augmenté en parallèle de 10 %.

Les caméras thermiques

Les caméras de vidéosurveillance thermiques jouent un rôle primordial depuis le début de la crise sanitaire, pour dépister les personnes atteintes de fièvre et potentiellement atteintes du virus par exemple. Toutefois la Cnil met en garde et demande un « encadrement spécifique normatif » pour ne pas tomber dans la banalisation des outils de surveillance au risque de développer un sentiment de surveillance chez les personnes, et « de créer un sentiment d’accoutumance et de banalisation des technologies intrusives, et d'engendrer une surveillance accrue, susceptible de porter atteinte au bon fonctionnement de notre société démocratique » précise-t-elle.

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Une pratique encadrée par la loi

En France, la vidéosurveillance est encadrée par la loi. Ainsi, il faut faire la demande à la préfecture préalablement à l'installation de caméras de surveillance dans des lieux publics. En ce qui concerne les lieux privés, il faut se référer à la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL).

Des associations comme "Souriez, vous êtes filmés" commencent rapidement à voir le jour et dénoncent des atteintes à la vie privée et aux libertés individuelles. L'autre argument qui est souvent apporté par les détracteurs des systèmes de vidéosurveillance consiste à dire que ces dispositifs ne font que déplacer la délinquance dans des zones non couvertes par des caméras au lieu de la réduire. Enfin, le coût de ces installations est souvent pointé du doigt, puisqu'en plus du matériel, il faut ajouter les frais de maintenance, les salaires des agents regardant les vidéos...

Et maintenant ?

La vidéosurveillance fait partie de notre quotidien, c'est un fait indéniable et cela ne changera pas, quoiqu'en disent les détracteurs. En mai 2021, Gérard Darmanin commandait 30 000 caméras-piétons pour équiper les forces de l'ordre, tandis que paraissait la loi sur la sécurité globale. La reconnaissance faciale sera-t-elle la prochaine étape ?