De l'art de la vidéosurveillance

La vidéosurveillance devient de plus en plus présente partout dans le monde, à tel point que des artistes commencent à s'en servir. C'est le cas de Xu Bing, un artiste plastique chinois qui nous livre son tout premier film, entièrement réalisé à partir d'images de caméras de surveillance.  

Un réseau tentaculaire de caméras  

La Chine compte environ 170 millions de caméras de surveillance à travers tout le pays. Disposés dans chaque recoin, les appareils de vidéosurveillance enregistrent un nombre incroyable d'image par jour. Une exceptionnelle base de données dans laquelle a pu puiser l'artiste chinois afin d'en extraire des extraits de vies d'inconnus, des plus cocasses au plus impressionnants. Le film, Dragonfly eyes, expose la vie d'une jeune fille qui rencontre d'incroyables événements après avoir quitté le temple bouddhiste dans lequel elle a passé la majeure partie de sa vie. Le film est donc une succession de vraies images de la vie quotidienne de centaines de chinois et montées de sorte à raconter une histoire originale.

 

Le début d'un nouveau mouvement ?

On a tendance à parler ici plus de performance artistique plutôt que réellement de nouvelle façon de filmer. La vidéosurveillance est utilisée comme un outil artistique et critique. En effet, on imagine qu'au-delà de l'effet "nouveauté" que propose l'artiste en réalisant un film entièrement grâce à des images de vidéosurveillance, il y a derrière une volonté de dénoncer le nombre important de caméras de surveillance en Chine. Il n'y a presque plus d'espaces publics qui ne soient pas mis sous surveillance aujourd'hui. Plus encore, ce sont même les salles de classes qui sont équipées de caméras. Une situation qui peut paraître inquiétante, surtout de notre point de vue occidental. Ceci dit, lorsque que l'on s'aperçoit de l'augmentation croissante des installations de vidéosurveillance dans l'espace public, notamment en France, on est en droit de s'imaginer notre société aussi surveillée que la Chine dans les prochaines années

Il est plutôt rare que la vidéosurveillance fasse l'objet d'une œuvre artistique semblable à un film. On peut légitimement se poser la question de la signification d'un film de ce genre. Y-a-t-il trop de caméras de surveillance dans nos villes ? Ou alors les caméras font tellement partie de notre quotidien que le fait de produire un film grâce à elle ne devrait pas nous étonner ? Qu'en pensez-vous ?

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