Les caméras parlantes continuent de faire parler d’elles ! C’est désormais la commune de Lunel (Hérault) qui s’équipe de nouvelles caméras de surveillance dotées de haut-parleurs afin de lutter contre les incivilités, telles que le non-port du masque, le dépôt sauvage de déchet ou encore du non-ramassage des déjections canines.

Des caméras qui interpellent les auteurs d’incivilités

Depuis le 9 mai, trois caméras munies de haut-parleurs ont fait leur apparition dans le centre-ville de Lunel, au niveau du musée Médard, près des Halles et du rond-point de la place de la République. Les agents municipaux, dans le Centre de supervision urbain géré par la police municipale, pourront désormais interpeller directement les personnes fautives en déclenchant l’un des messages préenregistrés lorsqu’ils repéreront une infraction ou une incivilité.

Les infractions visées par la mairie de la commune dans l’est de l’Hérault sont les déjections canines qui ne sont pas ramassées par les propriétaires, le non-port du masque ou les dépôts d’ordures sauvages dans les rues. Dernièrement, la voix dans le haut-parleur a repris un groupe de personnes qui ne respectaient pas le couvre-feu.

Si la personne ciblée ne rectifie pas son comportement malgré le message, la police municipale est envoyée sur place pour durcir le ton. « Ce simple rappel par haut-parleur est préventif et moins répressif qu’un PV de plusieurs dizaines d’euros », assure Stéphane Alibert, élu municipal en charge de la sécurité de Lunel.

Une caméra munie d'un haut-parleur à Lunel

Une technologie qui se développe

Les caméras munies de haut-parleurs sont un dispositif courant en Angleterre et qui se développe petit à petit en France. On en trouve à Toulouse (Haute-Garonne), à Mandelieu, Cannes, Nice (Alpes-Maritimes), ou encore à Argenteuil (Val-d’Oise).

« Nous sommes en veille permanente sur les nouvelles technologies permettant d’atteindre notre objectif de ville plus propre et toujours plus sûre » explique Stéphane Alibert. Quant au maire de Lunel, Pierre Soujol, il trouve que les incivilités dans les rues sont « un vrai souci, on ne sait plus comment faire, nous, élus de terrain. Ce n’est plus au citoyen respectueux d’avoir honte de sa ville, mais bien à celui qui la dégrade. »

Big Brother is watching you

Ces installations ne font pas que des heureux. Pour la Quadrature du Net, une association de défense des droits et des libertés dans l’environnement numérique, ce dispositif « est un outil très infantilisant, très intrusif, explique Juliette, chargée de la campagne Technopolice au sein de l’association. C’est un gadget technologique. Qu’est-ce que ça apporte vraiment, hormis un rapport inhumain, entre les personnes ? C’est une gestion totalement déshumanisée de la ville. »

« Il y a des caméras de surveillance, des drones qui nous observent depuis le ciel et désormais des caméras qui peuvent nous parler, déplore-t-elle. Petit à petit, on travaille l’acceptabilité de la population sur ces dispositifs qui sont toujours plus intrusifs. Depuis toujours, la science-fiction écrit un avenir hyper technologisé assez effrayant. Mais dans la réalité, on y est, déjà. »

Et vous, que pensez-vous de cette initiative ? N’hésitez pas à donner votre avis en commentaire !

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Sources : 20 minutes et Lunel